Publication septembre 2019 – Candidature

Madame, Monsieur,

J’ai l’habitude de m’adresser à vous régulièrement pour commenter les évènements principaux de la vie communale.

Mais aujourd’hui, dans les derniers mois du mandat que vous m’avez confié voilà presque six ans, je souhaite vous faire part plus largement du regard que je porte sur la politique locale.

Ce fut un honneur pour moi d’être élu en 2014 avec, à mes côtés, une équipe enthousiaste et volontaire. Notre souhait partagé de rester focalisés uniquement sur l’intérêt de notre commune, de sa vie locale, et de vos préoccupations quotidiennes, nous a procuré une entente et une énergie intacte aujourd’hui pour servir notre village.

Ce mandat qui se termine est bien sûr le moment de dresser un bilan, de voir ce qui a été réalisé ou au contraire qui n’a pas pu l’être.

Mais avant ces étapes, il me semblait utile de vous faire partager ma vision de notre village, de son avenir, et de la place des élus.

On parle régulièrement du rôle clé joué par les maires dans leurs territoires, qu’ils soient ruraux, urbains ou, comme à Teyran, périurbain. Il n’y a rien d’étrange à cela car tandis que nos activités et nos centres d’intérêt sont de plus en plus virtuels (via Internet, les médias, les téléphones, toutes sortes d’objets connectés), il n’en demeure pas moins que notre vie au quotidien, notre tranquillité, notre sécurité, la sérénité de notre famille, le bonheur et l’éducation de nos enfants, nos relations avec les autres, tous ces moments concrets qui nous sont indispensables, prennent vie justement dans un monde bien réel : celui de notre commune de résidence.

Notre bien-être repose ainsi grandement sur notre cadre de vie qui contribue à forger les repères solides dont nous avons absolument besoin pour avancer dans notre vie personnelle et professionnelle.

Dans ce monde en mouvement, le rôle des maires et des conseillers municipaux a évolué. Si par le passé, le premier magistrat était considéré comme un notable gérant assez paisiblement les affaires communales, je crois qu’aujourd’hui l’on est élu pour se battre afin de garantir justement à chaque administré ce dont je parlais plus haut, ce que l’on nomme souvent la qualité de vie, une quiétude qui permet à chacun de se sentir serein et fort.

Dans certains lieux de France, des territoires entiers se vident de leur population. Les commerces ont suivi faute de clients. Ce furent ensuite les services publics qui n’ont pas été maintenus. Les élus de ces régions dépensent toute leur énergie pour que leur population reste, ou revienne.

Je pourrais parler des banlieues des métropoles de notre pays et des problèmes profonds qu’elles connaissent. Qui peut croire que l’on puisse être élu dans ces quartiers sans vivre avec passion l’envie de trouver des solutions afin d’offrir aux habitants une vie décente par l’emploi et la tranquillité légitime qu’ils sont en droit d’attendre ?

Mais, je souhaite surtout vous parler des enjeux de Teyran, notre commune. Nous sommes bien sûr loin des cas que je viens de citer mais en étant maire, je perçois très bien combien notre commune peut être fragile à plusieurs égards pour que perdure un lieu de vie équilibré et agréable pour chacun de nous.

Etre une commune proche de la Métropole de Montpellier est une chance pour le dynamisme que cela entraîne. Mais ce dynamisme va de pair avec une urbanisation effrénée qui bouleverse profondément de nombreuses communes et les agglomère, tout en fragilisant la qualité de vie de leur population.

Pour garantir les équilibres auxquels je crois, je défends avec force la politique intercommunale que nous menons avec la Communauté de Communes du Grand Pic Saint-Loup. Elle nous permet de faire vivre une vision différente pour notre territoire, tout en étant ouverts aux multiples échanges qui doivent exister à plus grande échelle.

Selon moi, l’urbanisme maîtrisé n’est pas un simple slogan, c’est un objectif primordial que je vis comme un combat depuis le début de mon mandat tant les pressions sont grandes. Avec mon équipe, nous intervenons au cœur des dossiers pour veiller à ce que les intérêts en jeu n’empêchent pas l’harmonie finale des projets. Et si cela s’avère nécessaire, nous nous substituons aux acteurs habituels pour que l’intérêt général prévale.

La réglementation en vigueur ne nous aide guère sur ce plan. Cette position centrale pour nous n’est pas très répandue dans les communes voisines. Elle semble pourtant une vraie alternative pour permettre l’accession à la propriété ou procurer des logements aux loyers abordables sans pour autant enchaîner les programmes immobiliers.

Dans tous les domaines, je souhaite que les élus aillent au fond des choses pour percevoir les enjeux qui deviennent de plus en plus complexes afin d’impulser ensuite une vision juste et une approche différente quand la gestion habituelle est devenue inadaptée. C’est le cas dans beaucoup de sujets sensibles pour notre commune.

Ainsi, en matière de finances, les difficultés nouvelles induites par la baisse massive des dotations de l’Etat, comme la fragilisation de la taxe d’habitation en cours, exigent des maires une maîtrise constante des enjeux financiers et des coûts, ce qui nécessite une évolution indispensable des pratiques. Je m’y emploie depuis 2014 avec la plus grande rigueur. A court terme, cela ralentit les dossiers, je le reconnais. Mais au final, comme en urbanisme, la maîtrise que l’on acquiert et le cap donné procureront durablement les moyens d’une politique intègre, rationnelle et plus respectueuse de l’argent public.

La qualité de vie d’une commune va aussi de pair avec tout ce qui donne du lien entre les gens, ce qui les rapproche, ce qui permet à qui le souhaite de se tourner vers les autres. Notre commune, par ses activités culturelles, son monde associatif si vivant, ses fêtes et ses traditions partagées, son patrimoine qui questionne, son jumelage qui nous ouvre aux autres, a besoin d’élus impliqués pour encourager les initiatives et promouvoir ces belles choses qui apportent à chacun la part de chaleur qu’il recherche.

Cette implication est requise également pour garantir la tranquillité et la sécurité dont je parlais plus haut. Aujourd’hui, les débats anciens et récurrents sur ce sujet sont devenus inutiles pour avoir été trop politisés. Les maires sont tous conscients qu’ils doivent être à l’écoute tant qu’on peut parler, mais aussi agir quand cela devient nécessaire.

Tous ces équilibres indispensables, je me suis engagé depuis presque six ans à les faire vivre en privilégiant le dialogue entre élus et administrés, en restant libre politiquement, et en mettant en œuvre des garanties de transparence et de probité. Cela explique probablement une forme de confiance que je ressens, ou encore les relations courtoises et constructives avec les élus du groupe minoritaire.

Vous l’aurez compris, j’ai à cœur de m’impliquer pour que notre commune conserve longtemps ce qui fait sa qualité de vie si spécifique, son vivre-ensemble, et je pense qu’il est capital de ne pas perdre le cap que nous menons pour y parvenir durablement.

Ce sont tous ces éléments qui m’ont décidé à former une équipe qui se portera candidate aux prochaines élections municipales de mars 2020. Il me paraissait important de vous expliquer clairement ma motivation.

Il reste plusieurs mois avant cette échéance, j’aurai largement l’occasion notamment de revenir sur les sujets abordés dans cette lettre.

Bien cordialement,
Éric Bascou